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Les sport "à risques" d'après: comment la préparation mentale pourra aider à l'adaptation


L'urgence sanitaire qui nous a submergés, non seulement a révolutionné les modes de vie de la société et causé des catastrophes sanitaire et économique, mais elle a aussi donné vie à une problématique profonde dans le monde du sport, dont je me sens en partie participe. Aujourd'hui nombreuses disciplines, comme par exemple les sports collectifs et de contact, ne parviennent pas à voir clairement une date de réinsertion et de réouverture à 360 degrés.


Je prend l'exemple de ma plus grande passion, le judo, qui représente l'emblème du contact physique, la discipline philosophique selon laquelle tout en utilisant la force de l'adversaire pour le battre, il est impossible de ne pas rester à quelques centimètres de lui. Je pense à la lutte, le jjb, la boxe, le taekwondo, mais aussi le rugby, le volley-ball, le patinage artistique, etc.

Toutefois, comme pendant chaque situation de crise, la meilleure stratégie ne demeure jamais celle du verre à moitié vide. L'urgence requiert certainement de l'autorité dans la gestion, mais en même temps un esprit chargé en inventivité et en créativité.


E qu'est-ce qui est mieux que mon sport, dont le nom parle de lui mémé...


"voie de la souplesse" et "voie de l'adaptabilité”


Souple, agile, flexible. Dans le judo ceux sont des qualités nécessaires au combat. Dans le judo on tombe, et j'ajouterais même souvent, cependant pour le judoka cela n'est pas synonyme de défaite, ni de faiblesse, et n'implique pas la présence d'un manque d'expertise, or c'est une façon d'atteindre l'expertise. Au judo, tomber est synonyme d'entrainement, qui est synonyme de souplesse d'esprit, qui se traduit par le corps. C'est le synonyme de prospérité mutuelle. C'est le synonyme de résilience.

Automatiquement on comprend la signification de la “voie de l'adaptabilité”. Grâce aux forces qui ne sont pas sous notre contrôle, les judokas apprennent et intègrent l'élasticité nécessaire pour faire face au combat et ainsi devenir eux-mêmes le changement, et incarner donc l'amélioration.


Actuellement, un fait, une évidence qui n'est pas sous notre maîtrise a déterminé des états d’âmes, des insécurités et des transformations dans la société et affecte nos habitudes quotidiennes. Un virus et les conséquentes directives : un « adversaire » du sport, ou bien un cohabitant. Nous: les acteurs focalisés sur les problèmes ou sur les solutions.

Certes, l'insécurité et la non clarté dues à l'imprévisibilité du futur peut apporter du découragement et du pessimisme pour certains, surtout les sportifs et les entraîneurs qui se trouvent dépourvus des « fondements » de leur travail. Or très souvent, comme la préparation mentale apprend, la solution se cache là ou nous ne posons pas le regard. En effet, un des conseils pour la gestion des pensées consiste à se focaliser sur les éléments qui sont entièrement sous notre contrôle, afin de ne pas disperser inutilement l'énergie précieuse, en portant trop d'attention aux distractions et aux sentiments négatifs. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas les prendre en considérations, mais perspective et vision sont le mur porteur de la stratégie.


La résilience source de créativité


"La résilience est la science de s'adapter aux changements."

Andrew Zolli et Ann Marie Healy, chercheurs et auteurs


La créativité et l'innovation sont deux aspects de la résilience, ce mot largement utilisé dans le siècle actuel. Si on dit résilience, on ne peut pas se passer de dire «sport ». Dès le plus jeune age, le judoka apprend à tomber, avant même d'apprendre à faire tomber. Et tomber c'est céder. Céder c'est accepter. Accepter c'est être souple, pour s'améliorer et par la suite réussir à faire tomber.

Pourtant, le paradoxe que les sport de contact et d'équipe doivent temporairement attendre nous amène à deux possibilités : une rigidité mentale ou une souplesse, qui signifie innovation.


ADAPTER L'ENTRAINEMENT


Psychologiquement, la condition qui nous implique le confinement se pourrait comparer à celle de la blessure. Les sportifs haut niveau, jeunes et moins jeunes, sont accompagnés durant ces périodes nécessitants préparation et réhabilitation. Par conséquent, ce moment de « pause indéfinie » devrait, à mon sens, être observée et utilisée en tant que telle.

Les athlètes se sont retrouvés contraints sur certains aspects de la préparation physique comme les entraînements de force avec charges, les travaux technique et tactique dans les jours de confinement. Les plus chanceux ont pu continuer un travail de fond, de renforcement et de mobilité/flexibilité home made. Cependant pour d'autres les habiletés mentales, des aspects techniques et tactiques ont été entraînées différemment, si accompagnés par un préparateur mental ou un entraîneur innovant et curieux.

Face à l'évidence des restrictions, une stratégie d’entraînement devra être mise en œuvre et ceci en portant l'accent sur la préparation mentale, par exemple, qui pourra être un pivot, afin de « souder » les différentes autres sphères de la discipline, voir pour réunir le groupe même de sportifs de l'équipe ou du club.


  • Pendant cette phase préparatoire, en absence de compétition, il est primordial incarner une leadership visionnaire, qui insuffle du sens et de l’enthousiasme chez vos athlètes, toute en ayant une écoute de leurs sentiments, émotions et besoins. Chacun d'entre eux vivra des conséquences émotionnelles différentes et propres à soi-même.

  • Il sera intéressant et essentiel réunir atours d'activités « nouvelles » liées à votre discipline sportive, notamment s'il s'agit des jeunes (enfants et adolescents), car souvent leur motivation est la présence des relations dans la sphère sportive. Comme jamais auparavant, le guide « fédératrice » sera importante. Ces activités qui seront utiles au sport en soi, porteront sur la cohésion, la concentration, l’intelligence sportive, la connaissance de soi, etc.

  • Pour les compétiteurs, il ne sera pas suffisant « décaler » les objectifs de quelques mois, peut-être les sportifs auront le besoin de les recalibrer. Cela demande de comprendre avec les athlètes quels sont les points à améliorer que dans le passé on n'avait pas eu le temps d’entraîner longuement (ceci en présence des nombreuses compétitions typiques de la phase compétitive, qui est assez longue dans le judo, par exemple). Ainsi se fixer des buts de travail spécifiques et d’entraînement « pour être encore plus prêts » lors des objectifs a long terme, « parce que nous en avons le temps ».

  • éliminer la frustration concernant ce qu'on ne peut pas faire à cause de faits qui ne sont pas sous notre contrôle. Les athlètes sont des éponges d'émotions. Se focaliser sur « ce que l'on peut travailler vu que... »


La préparation mentale : un outil utile !


En plus des raisons mentionnées ci-dessus, la préparation mentale des athlètes et des entraîneurs est une source d'aide pour la stratégie et la fixation d'objectifs, le management et surtout c'est un outils valide (utilisé par exemple lors des moments de crise ou de blessure) pour apprendre à comprendre et gérer les états émotionnels, dus au confinement, mais aussi ceux de compétition. Elle permet l'autonomie de l'athlète, en l'aidant à planifier son futur sportif. Pour les sports collectifs c'est un expédient pour maintenir vivante la force de la cohésion durant ce moment atypique. Dans toute discipline il est possible d'apprendre l'imagerie motrice (à travers des protocoles définis avec le préparateur mental), améliorer la concentration avec des techniques approuvées par les scientifiques. Et pour les plus petits, on peut apprendre et découvrir les émotions, les pensées et par exemple la notion de patience.


En conclusion, dans une optique à long terme, en ressentant le désir et la mission de maintenir la motivation des populations des sports dits « à risque », l'aspect mental des athlètes est à prendre en considération sérieusement, non seulement pour le futur de ces sports, mais surtout pour les jeunes sportifs.

Cristina Piccin

Judoka et préparatrice mentale

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